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À la conquête de l'espace


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haut-parleur  

Les différents procédés de spatialisation

La musique électroacoustique et l'informatique musicale permettent de simuler des espaces, des mouvements dans l'espace. Ces techniques permettent d'envisager un réel travail sur l'espace. Il faut distinguer ici des procédés très distincts :

  • la " synthèse ou simulation " d'espace, par des moyens électroniques et/ou informatiques : machines d'effets, réverbération, simulateurs d'espaces travaillent sur l'espace interne du son. Le résultat est perceptible sur une installation mono ou stéréo standard.
  • la projection d'une œuvre stéréophonique sur un orchestre de haut-parleurs par un interprète,
  • la multiplication des pistes à la composition (œuvres multiphoniques),
  • les œuvres mixtes, interactives ou avec électronique live sont concernées au même titre que les musiques électroacoustiques de support,
  • les nouveaux instruments (capteurs, instruments virtuels et autres dispositifs) permettant d'interpréter l'espace en direct sur scène.

Espace réel ou illusion d'espace

Pour la réalisation de Turenas (1972), John CHOWNING a utilisé la synthèse des sons par ordinateur, afin de produire des illusions de sons en mouvement assez efficaces (surtout dans la version 4 pistes) : rapprocher ou éloigner des sources sonores, les déplacer de droite à gauche, de haut en bas, leur faire remplir une pièce. Des sources individuelles peuvent tourbillonner au dessus de la tête.

Ces effets sont obtenus en jouant notamment sur :

  • la simulation de l'effet Doppler (léger changement de fréquence lié au mouvement des sources)
  • la proportion de l'énergie sonore émanant directement de la source et de la réverbération artificielle appliquée à la source, ce qui donne une impression de distance et de profondeur.

Les expériences de John CHOWNING nécessitaient à l'époque de nombreux calculs qui ne pouvaient être réalisés qu'en temps différé. 25 ans plus tard, ces mêmes expériences se font en temps réel. Le simulateur d'espace de l'IRCAM ou le processeur Roland RSS font appel à des processeurs de traitement du signal spécialisés. Ces simulateurs d'espace apparaissent maintenant dans de nombreux logiciels direct-to-disc sous forme de plug-in.

Roland RSS

le système de spatialisation RSS ROLAND (1991)

Synthèse du son et échantillonneur.

Les sons de synthèse ont énormément progressé depuis les années 60. Le synthétiseur est cependant actuellement détrôné au profit de l'échantillonneur : phénomène de mode, possibilité d'imitation des timbres en apparence plus évidente, possibilités créatives importantes, dans la lignée de la musique concrète, ... Il y a peut-être une autre façon d'envisager la question : l'échantillonneur enregistre une tranche de son naturel avec son espace, alors que le synthétiseur manipule des équations pour produire un timbre a priori sans espace. Même si l'on ajoute un peu de réverb pour améliorer le résultat, tout cela ne sonne pas trop naturel.

Multiphonie

Certains compositeurs vont jusqu'à fixer le dispositif de haut-parleurs et ainsi illusions de sons en mouvement assez efficaces (surtout dans la version 4 pistes) : rapprocher ou éloigner des sources sonores, les déplacer de droite à gauche, de haut en bas, leur faire remplir une pièce. Des sources individuelles peuvent tourbillonner au dessus de la tête.

Le lecteur interessé pourra conulter l'excellent site du compositeur Jean-Marc Duchenne (par ici).

Spatialisation du son en concert sur un orchestre de haut-parleurs

Dans les siècles passés, la position spatiale des sons ne jouait pas de rôle actif dans la musique. L'utilisation de plusieurs haut-parleurs permet la création d'un espace externe au son - en direct lors de l'écoute - et ce, à partir d'un enregistrement sonore le plus souvent "fixé" en stéréo sur un support magnétique. La spatialisation du son en concert devient peu à peu un geste instrumental à part entière : "Aménageant tutti et soli, nuances et contrastes, reliefs et mouvements, le musicien au pupitre devient le concepteur d'une orchestration et d'une interprétation vivante." (M. CHION)

Les musiques de support (musique acousmatique ou bande son au cinéma) ont depuis fort longtemps ressenti la nécessité de (re)créer un nouvel espace lors du concert.

Je renvoie le lecteur intéressé par ce sujet sur l'article : “Compte-rendu de la table ronde sur l'interprétation des œuvres acousmatiques, coordonnée par Thélème Contemporain, paru dans Ars Sonora n°4, 1996.


      Compte-rendu de la Table ronde sur l'interprétation des œuvres acousmatiques
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Principes de la projection du son

La spatialisation du son se fait à l'aide d'une table de diffusion (sorte de table de mixage, qui possède plus de sorties que d'entrées : 2 entrées stéréo, autant de sorties que de haut-parleurs). Ce sont les potentiomètres de sortie qui servent à contrôler la diffusion. Le jeu sur les potentiomètres contrôlant les haut-parleurs a trois effets :

  1. le réglage individuel de l'amplitude ou de l'intensité de chacun des haut-parleurs permet de contrôler les nuances ;
  2. de ce simple contrôle d'amplitude découle un effet de spatialisation par le fait que : monter l'intensité d'un haut-parleur particulier semble déplacer la source du son vers ce haut-parleur. Ainsi sont possibles des effets de gauche-droite, avant-arrière et toutes autres combinaisons ;
  3. le choix de tel ou tel haut-parleur, de marque différente ou de position spatiale différente, induit des variations de timbres plus ou moins perceptibles.

On est relativement proche des paramètres d'un geste instrumental sur un instrument acoustique.

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Quelques dispositifs de projection du son.

Il existe aujourd'hui en France plusieurs dizaines de ces dispositifs : l'Acousmonium du GRM, le Gmebaphone de Bourges, la machine acousmatique du GMVL, l'orchestre de haut-parleurs de Motus... La projection des sons en concert est tout d'abord une question esthétique. En second lieu, elle met en jeu des considérations d'ordre psychophysiologique : l'oreille perçoit différemment les phénomènes sonores venant de l'avant ou de l'arrière, de droite ou de gauche, ainsi que de près ou de loin. Le pouvoir de discrimination par l'oreille des sons simultanés est d'autant plus grand que les sources semblent provenir de directions différentes. La multiplication des sources sonores améliore considérablement le confort d'écoute.

Enfin, en l'absence des points de repères habituels de la musique classique (mélodie, harmonie, rythmique, ...), faute du support visuel de l'orchestre ou de l'instrumentiste, faute de certains éléments vivants du son acoustique en direct, l'oreille même la plus avertie finit par se lasser de l'écoute de la musique de sons fixés. Grâce à la spatialisation du son, l'oreille peut s'attacher à suivre les glissades de son, les effets de nuances, de panoramique, d'éloignement. Le “concert électroacoustique spatialisé” compense - plus ou moins consciemment - l'absence de localisation visuelle par de nouveaux réflexes de localisation auditive spatiale. Schaeffer l'avait déjà pressenti, dès les débuts de la musique concrète.

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© ß. MERLIER   -   [ Thélème Contemporain ]   theleme contemporain   -   Crédit photos : PEF   -   Publié en nov 2001 / Màj : aout 2004
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